Avoir un éditeur

Ce texte s’inspire d’expériences dans l’édition vécues par des camarades auteurs, et aussi parfois par moi-même.

Avoir un éditeur, c’est la consécration ultime pour une petite dizaine d’auteurs dont les manuscrits ont été sélectionnés au milieu d’autres milliers envoyés chaque année. C’est aussi parfois par un heureux hasard ou une rencontre fortuite qu’un contrat entre un auteur et un éditeur est signé.

Avoir un éditeur, c’est la promesse que son livre sera choyé par l’équipe de la maison d’édition, du maquettiste au graphiste, que le produit final sera digne de figurer sur les étagères des librairies. Mais parfois, l’éditeur attendra de vous que vous fassiez le travail de maquettiste, jusqu’à fournir la couverture à vos propres frais.

Avoir un éditeur, c’est l’assurance d’une communication sur la sortie de votre ouvrage, grâce à un service presse qui se chargera de faire quelques envois adéquats et d’activer les réseaux sociaux. Mais parfois, l’éditeur se contentera de vous demander de publier vos textes gratuitement dans son propre magazine, magazine par ailleurs très peu diffusé lorsque l’éditeur a le bon goût de se mettre à dos plusieurs gros médias et d’autres acteurs du milieu littéraire.

Avoir un éditeur, c’est le gage d’un professionnalisme pointu, d’un calendrier de sortie réfléchi et d’une administration rodée. Mais parfois, l’éditeur sera brouillon, de sorte que vous-même serez informé de la sortie de votre livre sur une plate-forme de distribution par un ami qui l’aura repéré grâce au plus grand des hasards.

Avoir un éditeur, c’est établir un lien avec l’Agessa, pour la retraite notamment. Mais parfois, l’éditeur clâmera haut et fort que cet organisme est « bidon », et qu’il vaudra mieux s’arranger sans, quitte à ne pas déclarer des revenus et à faire passer l’argent « sous le manteau ».

Avoir un éditeur, c’est bénéficier d’un réseau de promotion par l’intermédiaire d’entrées sur des salons littéraires ou des festivals par exemple. Mais parfois, ce sera à vous de vous renseigner sur les lieux où se rend l’éditeur, et ce sera à vous de vous y rendre à vos frais et de vous y héberger à vos frais également si nécessaire.

Avoir un éditeur, c’est travailler avec une personne ou une équipe qui connaît le milieu et la législation qui l’entoure. Mais parfois, ce sera à vous d’apprendre à l’éditeur qu’il a des devoirs tels qu’ils sont inscrits dans la loi, et vous pourrez même être confronté à une ignorance (feinte ?) de l’éditeur vis-à-vis des documents qu’il est obligé de vous fournir, tel que l’exige la loi (et si vous avez vraiment la guigne, vous serez opposé à un éditeur ignorant ce qu’est une remise de comptes est incapable de vous la produire, alors que c’est l’une des bases de son métier).

Avoir un éditeur, c’est bénéficier d’une image professionnelle non seulement dans le milieu mais également auprès de son lectorat. Mais parfois, l’éditeur, présent au stand avec vous, mentira honteusement sur les ouvrages qu’il vend (« cette bande dessinée est la première à… »), sera grossier et m’as-tu-vu, et pire encore, insultera les passants qui s’arrêtent au stand sans pour autant acheter un livre.

Avoir un éditeur, c’est discuter, même dans la difficulté, de manière respectueuse et adulte. Mais parfois, l’éditeur, se sentira menacé et prendra son téléphone pour vous appeler tard le soir, déversant des torrents d’insultes odieuses.

Pour beaucoup de ces raisons, pour le moment tout cas, je reste en auto édition !

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